Quelles nouvelles interdictions et restrictions d’ingrédients parfumants sont entrées en vigueur en 2025 ?

IFRA (International Fragrance Association) est l’organisation professionnelle internationale de l’industrie de la parfumerie, basée en Suisse. Elle œuvre, en partenariat avec le Research Institute for Fragrance Materials (RIFM), à garantir la qualité, la sécurité et la durabilité des produits parfumés.

L’association, qui établit des Normes volontaires, a publié la notification du 51ᵉ amendement de ces Normes le 30 juin 2023. Elle a fixé au 30 mars 2024 la date de conformité pour les nouvelles créations mises sur le marché, et au 30 octobre 2025 la date limite de mise en conformité pour les créations « existantes », c’est-à-dire celles développées et commercialisées avant le 30 mars 2024.

La conformité est obligatoire pour les membres de l’IFRA, mais elle est également fortement recommandée pour les non-membres. Les autorités réglementaires de l’Union européenne s’appuient fréquemment sur les Normes IFRA comme justification scientifique lors des évaluations de sécurité, notamment en matière d’allergènes. À titre d’exemple, le 49ᵉ amendement de l’IFRA a conduit à la restriction du Lilial, entraînant des reformulations majeures sur le marché européen.

Au-delà des exigences réglementaires, la conformité aux Normes IFRA constitue une bonne pratique essentielle pour toute entreprise utilisant des parfums. Elle permet de garantir la sécurité des consommateurs, d’éviter des rappels de produits ou des atteintes à la réputation, et de répondre aux exigences de nombreux distributeurs et marketplaces, qui demandent désormais à leurs fournisseurs de démontrer leur conformité IFRA avant toute commercialisation.

Alors que la période de transition de 28 mois prévue par l’IFRA 51 pour les produits existants est désormais arrivée à son terme, quelles évolutions ont été mises en œuvre ces derniers mois ?

Le 51ᵉ amendement a introduit 59 nouvelles règles, portant le nombre total de Normes IFRA à 263. Ces nouvelles Normes comprennent :

• 32 normes de restriction basées sur la sensibilisation cutanée et la toxicité systémique
• 11 normes de restriction fondées sur le modèle d’évaluation quantitative des risques (QRA) de la sensibilisation cutanée
• 2 normes de restriction basées sur la toxicité systémique
• 1 norme de restriction fondée sur le potentiel dépigmentant
• 1 norme de spécification de restriction basée à la fois sur la sensibilisation cutanée et la toxicité systémique

En parallèle de ces restrictions, la matière parfumante 3-Acétyl-2,5-diméthylfurane est désormais interdite en tant qu’ingrédient de parfum, en raison de préoccupations liées à sa génotoxicité.

Connu pour ses notes olfactives sucrées, terreuses, « noisettées » et caramélisées, le 3-Acétyl-2,5-diméthylfurane a montré, lors d’études, des effets sur la cavité nasale, le foie et le métabolisme lipidique chez le rat. Outre sa génotoxicité, il a également été associé à un potentiel cancérogène hépatique.

Plusieurs Normes IFRA existantes ont également été mises à jour :

• 7 normes de restriction révisées visant à contrôler les effets potentiels de sensibilisation cutanée, pour lesquelles les critères de toxicité systémique ont désormais été évalués
• 1 norme de restriction révisée basée sur de nouvelles données de sensibilisation cutanée
• 1 norme de restriction révisée fondée sur la phototoxicité (réaction cutanée après exposition à la lumière) et la toxicité systémique, ainsi qu’1 norme mise à jour concernant la concentration maximale acceptable (Maximum Acceptable Concentration – MAC) pour la Catégorie 6, couvrant les produits d’hygiène bucco-dentaire
• 2 normes de restriction révisées basées sur la toxicité systémique

Des modifications ont également été apportées au Guide d’utilisation des Normes IFRA.

Dans la Catégorie 4, l’intitulé « aftershaves de tous types » doit désormais être formulé comme suit : «aftershaves de tous types (à l’exception des crèmes et baumes) », afin de les distinguer clairement des aftershaves sous forme de crème ou de lotion, susceptibles d’être classés comme hydratants visage en Catégorie 5B.

Le 51ᵉ amendement a également clarifié l’application des Normes IFRA aux produits à base de papier, notamment pour le calcul des concentrations des ingrédients parfumants dans les produits finis.

Pour les produits pour lesquels les niveaux de MAC s’appliquent au produit de consommation fini (par exemple : couches pour bébés, protections hygiéniques féminines, protège-slips, protections interlabiales, tampons, culottes ou protections pour l’incontinence), et lorsque le mélange parfumant est intégré sur la base du poids du produit, les niveaux de MAC correspondent au ratio entre le poids de l’ingrédient parfumant et le poids total du produit.

En revanche, pour les produits auxquels est ajouté un support de type lotion ou formulation (par exemple : lingettes nettoyantes, lingettes pour bébé, feuilles pour sèche-linge, papier toilette humide), et lorsque le parfum fait partie de cette formulation support, les niveaux de MAC correspondent au pourcentage de concentration de l’ingrédient parfumant dans la lotion ou la formulation, et non dans le produit fini.

L’IFRA 51 introduit également une nouvelle approche concernant les ingrédients photo toxiques. Celle-ci inclut désormais la fixation de limites pour les produits rincés dans les catégories suivantes :

• Catégorie 7A : produits capillaires rincés impliquant un contact manuel
• Catégorie 9 : produits rincés exposant le corps et les mains
• Catégorie 10A : diffuseurs à tiges et diffuseurs automobiles

Cette approche a été spécifiquement appliquée au Méthyl-N-méthylanthranilate.

Par ailleurs, les produits de Catégorie 6 (exposition orale et labiale) peuvent désormais être considérés comme des produits rincés du point de vue de la phototoxicité. En conséquence, la concentration autorisée de Méthyl-N-méthylanthranilate dans les produits de Catégorie 6 est passée de 0,1 % à 0,5 %, par rapport à la consultation précédente.

Le Guide a également été mis à jour afin de remplacer le terme « sunscreen » par « filtres UV », tandis que la gestion des « résidus techniquement inévitables » demeure de la responsabilité du fabricant de la matière première.

D’autres décisions, telles que la justification de la catégorisation des diffuseurs à tiges et des sprays pour oreillers, ou la clarification selon laquelle les démaquillants visage et yeux peuvent également entraîner une exposition des lèvres, sont disponibles sur le site de l’IFRA, où figure la liste complète des ingrédients soumis à de nouvelles normes de restriction ou à des normes révisées.

À ce stade, les entreprises formulant des produits cosmétiques contenant des parfums ou des huiles essentielles doivent avoir assuré la conformité de l’ensemble de leurs produits existants.

Cela implique notamment de demander à leurs fournisseurs de matières premières des certificats IFRA mis à jour, précisant les concentrations maximales autorisées pour les produits en développement, afin de les intégrer dans les Dossiers d’Information Produit (DIP), conformément au Règlement Cosmétique européen.

C’est précisément dans ce contexte que les solutions de Product Lifecycle Management (PLM) de Coptis Software Solutions apportent une valeur déterminante. Coptis PLM génère automatiquement le DIP ainsi que l’ensemble des documents requis : listes d’ingrédients, formules de produits finis et dossiers marketing.

Cette automatisation permet non seulement de gagner un temps précieux, mais aussi de réduire significativement le risque d’erreurs humaines, susceptibles d’engendrer des coûts importants et de compromettre la conformité des produits.

Autre avantage majeur : les alertes réglementaires en temps réel de Coptis PLM facilitent la mise en œuvre immédiate des actions correctives, fluidifiant ainsi les processus de validation et d’approbation.

Grâce au PLM, les équipes peuvent vérifier instantanément que tous les critères réglementaires et de sécurité sont respectés avant de valider un produit. Il garantit également que chaque document est à jour et conforme avant le lancement officiel sur le marché.

Alors que la date limite de l’IFRA 51 est désormais dépassée, l’attention se porte déjà sur le 52ᵉ amendement de l’IFRA, attendu en 2026. Celui-ci devrait notamment se concentrer sur les politiques relatives aux furocoumarines, des composés présents dans certaines matières premières parfumantes naturelles, ainsi que sur d’autres ajustements visant à renforcer encore la sécurité et la durabilité des ingrédients parfumants.

Pour vous assurer d’être en mesure de répondre rapidement et efficacement aux futures évolutions des Normes IFRA, ou à tout autre changement réglementaire ou de lignes directrices, contactez l’équipe Coptis PLM ou demandez une démonstration personnalisée.